Pavel Durov, dirigeant de Telegram, a été mis en examen à Paris, accusé d’absence de modération sur la plateforme. Le parquet semble confondre les fonctionnalités de messagerie privée et de réseau social de Telegram, ce qui soulève des inquiétudes quant à une possible tentative d’imposer une surveillance généralisée, y compris sur les conversations privées. Cette affaire, dans un contexte de pressions croissantes pour surveiller les messageries, relance le débat sur la protection du chiffrement et la confidentialité des communications numériques.
Beaucoup de questions restent donc encore sans réponse. En l’absence d’éléments précis sur l’affaire, on ne peut à ce stade faire que des hypothèses. Mais les quelques éléments distillés par le parquet, qui n’est pas neutre dans cette affaire puisqu’il conduit l’enquête, sont préoccupants. Telegram n’est pas une plateforme recommandable : non-sécurisée, centralisée, aux mains d’une entreprise opaque, elle est aux antipodes des valeurs que défend La Quadrature. Mais comme lorsque le réseau social toxique Tiktok a été bloqué en Nouvelle-Calédonie, il s’agit ici de s’opposer à un dévoiement des règles du droit pénal dont les prochaines victimes seront les personnes que nous défendons : les internautes soucieux·ses de protéger leur vie privée, les messageries réellement chiffrées, les réseaux sociaux décentralisés