Le gouvernement français a bloqué TikTok en Nouvelle-Calédonie en raison de l’état d’urgence, invoquant la théorie des « circonstances exceptionnelles » pour justifier cette mesure. Bien que TikTok France n’ait pas été consultée, le Conseil d’État a rejeté le recours contre cette décision, suscitant des inquiétudes quant aux libertés d’expression et d’information et établissant un précédent pour des restrictions ciblées d’accès à Internet.
Dans une société démocratique, il est possible de considérer que des libertés doivent être restreintes pour protéger l’ordre public – notamment en cas d’ingérence étrangère, d’atteintes aux biens ou aux personnes, nul ne le conteste. Peut-être que la mesure de blocage de TikTok était justifiée, mais le choix du Conseil d’Etat de rejeter le recours sur le terrain de l’urgence n’a pas permis de produire une argumentation convaincante. Paradoxalement, l’argumentation du Conseil d’Etat sur l’absence d’urgence dans cette affaire, témoigne de l’urgence bien réelle d’un affinage des procédures de contrôle des atteintes aux libertés.