Depuis plus de trente ans, la Silicon Valley, un petit territoire de 200 km², est le berceau des géants de la tech, caractérisé par son innovation plutôt que par sa géographie ou son Histoire. Selon le sociologue Olivier Alexandre, auteur de « La Tech. Quand la Silicon Valley refait le monde », il est crucial de comprendre cet écosystème à travers une perspective historique. Il souligne que, malgré les peurs actuelles comme les deepfakes et les cyberattaques, la Silicon Valley reste fidèle à sa foi en la science et l’entrepreneuriat comme sauveurs du monde. Depuis la création de Stanford en 1891, qui intègre la tech avec le droit, cette vision a perduré, même si la science, loin d’être neutre, est influencée par des idéologies et des intérêts politiques. Alexandre critique également l’homogénéité des élites tech et leur tendance à favoriser un discours libéral, tout en investissant massivement dans le lobbying pour influencer les politiques américaines.
Aujourd’hui, la tech fait émerger des peurs profondes : deepfakes, cyberattaques, destructions d’emploi… sans parler de notre dépendance aux écrans. Mais ces dystopies ne sont pas si éloignées des utopies qui les ont précédées. Dans un monde chaotique – et il l’a toujours été – la question qui compte est la suivante : à qui peut-on faire confiance ? En la matière, la réponse de la Silicon Valley n’a jamais varié : il faut faire confiance aux scientifiques et aux entrepreneurs. Ce sont eux les visionnaires, ce sont eux les génies. Ils développent des systèmes d’information capables de sauver le monde.