Le concept (de capitalisme linguistique) est de Frédéric Kaplan, il explique que la langue, qui était jusqu’ici un espace non marchand, est rentrée dans une logique capitalistique, avec contrôle des outils de production et organisation d’une spéculation. Le premier acteur à le contrôler a été Google, qui a proposé à la vente aux enchères des mots, des concepts. Qui dépense le plus sera le plus visible, via les liens sponsorisés. Avec l’IA, on va plus loin, je dirais qu’on est entré dans du capitalisme sémiotique, c’est-à-dire que tout ce qui fait sens – un mot, une image, une interaction, une expression – va s’inscrire dans une chaîne de valeur capitalistique et se voit soumis à des formes de spéculation. Le tout est déjà capté par les deux ou trois grandes sociétés qui détiennent le marché.
« Nous aimerions que tout le monde puisse créer sa propre IA »
Clément Delangue, cofondateur de Hugging Face, défend une intelligence artificielle (IA) ouverte et décentralisée face à la domination des géants technologiques. Hugging Face, valorisée à 4,2 milliards d’euros, met à disposition des outils IA open source, permettant...