Article du Républicain Lorrain du 22 novembre 2023, suite à une intervention pour le MRAP.
Risques et dangers du numérique : une école du renoncement ?
Pourquoi les jeunes sont-ils si exposés à la haine en ligne ?
« Aujourd’hui, l’éducation aux médias est si peu présente que, sur internet, tous les coups sont permis. Quand les enfants se retrouvent en ligne, ils sont mélangés et confrontés au monde complexe des adultes, qui ne font pas forcément preuve de diplomatie. D’autre part, sur certains réseaux, où les adultes sont absents, les parents ne sont pas là pour mettre un frein lorsque les enfants s’attaquent entre eux. »
Quels sont vos conseils pour les jeunes ?
« Je leur explique, via des mises en situations, comment ne pas donner de mauvais coups et comment se protéger de ceux qu’on reçoit. Je les incite à ne pas agir seuls. S’ils souhaitent militer pour leurs causes, ils doivent se regrouper. Il faut se réapproprier les collectifs, qui sont des moyens d’agir sur la représentation de la société. J’essaie de redonner le goût de l’engagement aux jeunes. Il ne faut pas que qu’ils s’autocensurent par peur des représailles, mais plutôt qu’ils apprennent à mieux défendre leurs convictions.
De tout temps, la jeunesse s’est approprié des objets pour se construire. À une époque, c’était le rock, maintenant, ce sont les réseaux sociaux. »
Y a-t-il des moyens mis en place pour stopper les attaques en ligne ?
« Il y a un projet de loi en cours. Le ministre du Numérique, Jean-Noël Barrot, commence à parler d’éducation populaire au numérique. Concernant le cyberharcèlement, il y a déjà pHARe, un programme interne à l’Éducation nationale. Il est encore trop récent pour voir ses effets. Du reste, tout est à inventer en matière d’éducation. »