Technopolitique ou l’art de la pêche au gros

18 Avr 2024 | Culture Numérique News, Revue de Web

L’article de Dominique Boullier critique vivement « Technopolitique » d’Asma Mhalla, soulignant son style hyperbolique et sa tendance à accumuler des faits sans offrir une véritable grille d’analyse. Boullier reproche à Mhalla de créer une confusion entre les éléments importants et futiles, sans hiérarchisation claire. Il note l’inflation des termes comme « Big Tech », « Big State » et « Technologie totale », utilisés de manière répétitive et souvent sans une argumentation rigoureuse.

Boullier critique également l’approche de Mhalla concernant la complexité de la technopolitique. Selon lui, au lieu de décomposer et de clarifier les enjeux, Mhalla opte pour un assemblage flou qui évite les précisions techniques et économiques nécessaires. Il pointe le manque de propositions concrètes et accuse le livre de paralyser l’action en restant dans un discours de sidération et de prophétie.

En matière de technologie, Boullier reproche à Mhalla de ne pas détailler les mécanismes techniques et économiques derrière les grandes plateformes et la publicité en ligne, un aspect crucial selon lui. Il regrette également l’absence de discussion sur des concepts économiques et historiques essentiels, ce qui affaiblit l’argumentation du livre.

Sur le plan des sciences politiques et de la géostratégie, Boullier déplore l’usage excessif de labels hyperboliques comme « Big State » sans une solide documentation empirique. Il trouve que l’analyse manque de rigueur et de nuances, rendant la compréhension des dynamiques complexes difficile.

En conclusion, Boullier considère que le livre échoue à proposer des solutions viables face aux défis technopolitiques actuels, se réfugiant dans des propositions vagues et des notions trop générales pour être utiles. Il appelle à une approche plus systématique et rigoureuse pour dissiper le brouillard conceptuel et permettre une véritable action politique et technique.

Admettons tout d’abord que nous apprenons beaucoup en lisant cet ouvrage : la capacité de l’auteur à accumuler les annonces, les citations, les données qui prolifèrent dans les médias et sur Twitter, permet sans doute au lecteur de procéder à une mise à jour utile sur un point ou un autre. Mais l’avalanche de faits fonctionne un peu comme les réseaux sociaux actuellement : on ne sait plus trier l’important du futile.

Dominique Boullier

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