Les smartphones causent-ils vraiment des maladies mentales chez les adolescents ? Dix problèmes avec le livre de Jonathan Haidt

15 Mai 2024 | Lézécrans Daily, Revue de Web

Le livre La Génération anxieuse résume les discussions sur les écrans dans la société, en affirmant que les technologies numériques reprogramment le cerveau des enfants et provoquent une épidémie de maladies mentales. Cependant, ces affirmations manquent de preuves solides. Les corrélations entre l’utilisation des technologies et les problèmes de santé mentale ne démontrent pas de lien causal direct. De nombreux facteurs, tels que la violence, la discrimination et la pauvreté, contribuent également à la montée des troubles mentaux chez les jeunes. Malgré l’augmentation des discussions sur la santé mentale, les services pour y répondre sont insuffisants. Les solutions proposées par Haidt, comme les restrictions d’âge sur les plateformes numériques, pourraient être inefficaces. Le livre met en lumière le besoin de recherches plus nuancées et approfondies sur l’impact des technologies numériques sur la santé mentale.

Les 10 points problématiques du discours sur les écrans que le livre de Jonathan Haidt met en évidence :

  • Revendications alarmistes : Comme tant d’autres, Jonathan Haidt affirme que les technologies numériques reprogramment le cerveau des enfants, provoquant une épidémie de maladies mentales, une affirmation qui manque de preuves scientifiques solides.
  • Effets corrélatifs : Les graphiques du livre montrent une corrélation entre l’utilisation des technologies numériques et les problèmes de santé mentale chez les adolescents, mais ils n’établissent pas de lien causal direct.
  • Effets de substitution : Les recherches montrent que les jeunes ayant déjà des problèmes de santé mentale utilisent davantage les plateformes sociales, plutôt que ces plateformes ne causent les problèmes.
  • Influences multiples : La montée des troubles mentaux chez les jeunes est attribuée à une multitude de facteurs, notamment les armes à feu, la violence, la discrimination et la pauvreté, plutôt qu’à l’utilisation des réseaux sociaux.
  • Omissions économiques : Haidt ignore les impacts continus des chocs économiques sur les familles à faibles revenus, qui sont pourtant des facteurs cruciaux affectant le bien-être des jeunes.
  • Limitations des services : Malgré une augmentation des discussions sur la santé mentale chez les jeunes, il y a un manque criant de services adéquats pour répondre à leurs besoins.
  • Paradoxes de la réforme : Bien que Haidt propose des réformes pour les plateformes numériques, certaines suggestions, comme les restrictions d’âge et l’interdiction des appareils mobiles, pourraient être inefficaces ou contre-productives.
  • Réductionnisme : La simplification excessive des causes de la crise de santé mentale chez les jeunes pourrait détourner l’attention des solutions plus nuancées et basées sur des preuves.
  • Approche narrative : Haidt, bien que doué pour raconter des histoires, est accusé de chercher des preuves pour soutenir une thèse préexistante, plutôt que de baser ses conclusions sur des données rigoureuses.
  • Besoin de recherche approfondie : Le livre illustre la nécessité de plus de recherches sur les interactions complexes entre l’utilisation des technologies numériques et la santé mentale, ainsi que sur les variations dans les contextes d’utilisation et les populations étudiées.

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