L’algorithme, jadis un terme scientifique désignant des méthodes de calcul, est aujourd’hui omniprésent dans les débats sociaux et politiques, souvent mal compris et associé à des concepts comme la « boîte noire ». Cette confusion provient de plusieurs facteurs : d’une part, la science informatique, encore mal connue du grand public, est souvent perçue à travers des aspects pratiques plutôt que théoriques ; d’autre part, les algorithmes sont intégrés dans des systèmes complexes où leur fonctionnement interne est opaque, rendant leur analyse difficile même pour les experts. De plus, les systèmes d’apprentissage automatique, qui ajustent des paramètres en se basant sur des bases de données, ajoutent à la complexité en produisant des résultats sans explication claire. Pour mieux comprendre ces technologies, il serait bénéfique d’impliquer davantage les chercheurs en informatique dans les débats publics.
Comme en physique, le diable se cache dans la façon dont on a modélisé le monde par des quantités mathématiques, les seules susceptibles d’un procédé algorithmique.