L’IA suscite des peurs quant à la suppression d’emplois, avec des chiffres alarmants : Ben Goertzel évoque 80 % de métiers remplacés, et l’OCDE estime que 9 % des emplois pourraient disparaître. Toutefois, les promesses de gains de productivité, notamment vantées par Bill Gates, demandent à être nuancées. Si l’IA améliore la productivité dans certaines tâches, elle complexifie aussi d’autres aspects du travail, comme le montre l’augmentation des soumissions de textes générés par IA, ou l’exemple de DeepScribe, dont les modèles nécessitent l’intervention de nombreux travailleurs pour corriger des erreurs. Plus que le remplacement pur et simple, la question réside dans la précarisation du travail : des tâches morcelées en micro-jobs mal rémunérés, comme le souligne Antonio Casilli.
Nous sommes dans un processus de précarisation et de remplacement de personnes par d’autres moins bien protégées.