Les Jeux Olympiques ont débuté sous une surveillance sécuritaire inédite, avec drones, QR codes, vidéosurveillance algorithmique, et assignations à résidence déployés à grande échelle. Une mesure notable est l’usage intensif des fichiers de police pour exclure des emplois liés aux JO les personnes ayant des activités militantes, une discrimination opaque et inacceptable. Depuis 2016, une loi permet des enquêtes administratives obligatoires pour les employés de « grands événements ». Pour les JO, 870 000 enquêtes ont mené à l’exclusion de près de 4 000 personnes, souvent sur des critères arbitraires. Le système ACCReD, qui interconnecte 14 fichiers de renseignement, facilite cette surveillance massive. Cette discrimination politique exclut des militants et criminalise l’activisme, posant un grave danger pour les libertés démocratiques en transformant chaque citoyen en potentiel suspect au nom de la sécurité.
En régime représentatif, la critique du pouvoir et de ses institutions par des actions militantes est la condition de tout réel processus démocratique. Pourtant, en France, les formes de contestations – chaque jour plus essentielles au regard des urgences liées au dérèglement climatique et à la résurgence forte des idées racistes – sont de plus en plus réprimées, quelques soient leurs modes d’expression (manifestation, désobéissance civile, blocage, expression sur les réseaux sociaux…).