Lors du bac 2024, des copies impeccables mais sans âme ont soulevé des soupçons d’utilisation d’IA, révélant une nouvelle « panique morale » à l’École. Après les jeux vidéo et les réseaux sociaux, l’IA suscite trois dangers majeurs : l’ignorance des enseignant·es face à ces technologies, renforçant les inégalités ; l’illusion de toute-puissance que ces outils donnent ; et la dévalorisation du questionnement au profit de réponses automatiques. Dans son ouvrage, Olivier Ertzscheid appelle à une pédagogie critique pour comprendre ces artefacts génératifs et mieux les intégrer dans l’enseignement.
Car après s’être livrée à la terreur des jeux vidéo, de Wikipédia ou des réseaux sociaux, l’Ecole est peut-être menacée par une nouvelle panique morale : la qualité des textes (et pas que) produits par l’I.A. fait entrer l’Ecole (et pas que) dans l’ère du soupçon. Elle renforce potentiellement un sentiment d’insécurité chez les enseignant·es confronté·es au nouveau pouvoir d’écrire que la machine offre aux élèves. Mais elle leur donne aussi, du moins à celles et ceux qui s’y forment, des facilités nouvelles pour concevoir une séquence, un cours, un diaporama, un QCM, une évaluation…