Les nouvelles technologies redéfinissent les processus politiques et administratifs, comme l’écriture a transformé la cognition et la gestion des populations. Les technologies numériques actuelles, influencées par des acteurs industriels comme les GAFAM, posent des enjeux particuliers, notamment en matière de pouvoir et de neutralité perçue des algorithmes. Les processus démocratiques sont marqués par des choix politiques et des conflits d’intérêts, impossibles à résoudre uniquement par des solutions techniques. Les plateformes numériques, guidées par des visions idéologiques, affectent également la délibération publique et les débats démocratiques.
ChatGPT produit en tous cas des discours très standardisés. Il fait l’objet de beaucoup d’effroi pour cette raison. Mais il me semble qu’il faut réfléchir cette production machinique de textes dans un contexte plus large. On est dans une époque où on est de plus en plus amenés à produire des discours standardisés. Par exemple, dans la recherche scientifique, les mondes culturels, beaucoup d’entreprises, on doit sans arrêt faire des programmes ce qu’on va faire, annoncer nos activités dans des formats très définis, et puis une fois que c’est fait, évaluer ce qu’on a fait suivant des grilles préétablies.